L’AVC, accident vasculaire cérébral, est une affection fréquente et grave. Nombre de nos bénéficiaires en ont été victimes. En France, un AVC se produit toutes les quatre minutes. C’est la troisième cause de mortalité pour les hommes et la première pour les femmes. Pour l’auxiliaire de vie, il est essentiel de savoir réagir lorsque l’accident advient puis de pouvoir accompagner les personnes qui en ont été victimes.
Qu’est-ce qu’un AVC ?
Egalement appelé « attaque », l’AVC désigne l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau transportant le sang dans le cerveau. Il en résulte une interruption de la circulation sanguine. Le manque d’oxygène met alors en danger le fonctionnement d’une ou plusieurs zones du cerveau. Plus le temps de prise en charge est long, plus les lésions seront importantes.
Quels sont les signes d’un AVC ?
Même s’ils sont brefs ou qu’ils régressent en quelques minutes, les signes suivants doivent vous alerter :
- Un engourdissement, une faiblesse ou une paralysie brutale d’un bras, d’une jambe, ou d’une moitié du corps (hémiplégie).
- Une paralysie du visage
- Des difficultés à parler (aphasie)
- Un trouble de la vision
- Des troubles de l’équilibre, de la coordination ou de la marche
- Un mal de tête sévère et soudain n’ayant aucune cause connue
Comment reconnaître un AVC ?
Les signes d’AVC ne sont pas toujours faciles à interpréter. Par exemple : une personne âgée qui présente des problèmes d’équilibre, parle de sa montre quand on lui demande si elle est allée aux toilettes, ne semble pas comprendre des questions ou des consignes habituelles…
Un test rapide permet de s’assurer que vous vous trouvez face à un AVC :
- Demandez à la personne de serrer vos mains avec ses deux mains aussi fort qu’elle le peut. Si elle ne comprend pas la consigne, ou si elle n’a pas de force dans l’une de ses deux mains, c’est un signe supplémentaire qui doit vous alerter.
Comment réagir face à un AVC ?
Face à un ou plusieurs symptômes susceptibles de faire penser à un AVC, la réaction doit être, au moindre doute, d’appeler immédiatement les secours (appeler le 15). Chaque minute perdue provoque la destruction de deux millions de neurones supplémentaires. La rapidité de la réaction permet réduire le risque de décès et les séquelles éventuelles.
Il est également essentiel de savoir reconnaître un AVC d’alerte (AIT : accident ischémique transitoire). Il s’agit d’un AVC qui se résorbe en quelques secondes ou quelques minutes. Il peut donc passer inaperçu ou être confondu avec un simple malaise. Sachez que ce type d’accident réclame une hospitalisation immédiate car il révèle un risque d’AVC bien plus grave.
Quels sont les conséquences d’un AVC ?
Les victimes d’AVC souffrent de séquelles motrices, sensorielles et cognitives. Un tiers des personnes ayant survécu ne peuvent marcher sans assistance un mois après l’accident. Les affections les plus fréquentes sont les troubles de la mémoire, du langage et de l’équilibre ainsi que des paralysies. Autres séquelles : la douleur, la fatigue et l’incontinence.
Des programmes de réadaptation permettent de retrouver partiellement ou totalement les facultés perdues.
Quelle influence sur le comportement des personnes ?
L’AVC provoque des handicaps qui affectent fortement la qualité de vie des personnes. Il modifie la capacité à apprendre, à penser, à parler. Ses conséquences sur le comportement des personnes sont donc considérables sans qu’on sache avec certitude si elles sont le fait des dommages causés au cerveau par l’AVC, ou si elles découlent de la modification soudaine de leur état de santé et de leurs capacités.
Deux comportements caractéristiques des personnes ayant subi un AVC :
- La dépression : sentiment de tristesse et de dévalorisation, et perte d’intérêt pour les choses ou les personnes de son entourage.
- Les sautes d’humeur : des émotions dures à contrôler, les personnes passant du rire au larme, du calme à la colère sans raison apparente.
Quelles sont les particularités du suivi ?
Lorsqu’une personne revient chez elle après avoir subi un AVC, il est possible qu’elle ait tout oublié, les gestes habituels pendant la toilette comme le nom de son auxiliaire de vie. Dans un premier temps, l’auxiliaire de vie doit s’efforcer de rassurer la personne, lui redonner confiance et faire preuve de patience.
Les souvenirs et les facultés perdues peuvent revenir peu à peu. Voici quelques pistes qui permettent d’accompagner les personnes dans leur période de réadaptation.
• Rappeler les gestes routiniers.
La plupart des gestes et consignes peuvent être perçus comme nouveaux. Il faut donc prendre le temps de réexpliquer les choses les plus basiques, prévenir de ce que l’on fait, et redonner progressivement de nouvelles habitudes, afin de rassurer la personne et regagner sa confiance.
• Stimuler les souvenirs.
En repartant des habitudes passées, on se donne aussi la possibilité de construire sur des acquis enfouis en stimulant la mémoire. Autre possibilité : évoquer de vieux souvenirs ancrés, des histoires de famille. Evidemment, il faut agir avec mesure en évitant de trop fatiguer la personne si les souvenirs ne reviennent pas.
• Faire des exercices.
De nombreuses situations du quotidien, la toilette, la cuisine ou autres peuvent être le prétexte à des exercices. Par exemple : demander le savon posé à droite de la personne quand celle-ci a des difficultés avec ce côté. C’est l’occasion d’encourager la personne et souligner les progrès accomplis.
• Vérifier les rougeurs.
Pour des personnes qui ont du mal à bouger et à s’exprimer, le risque d’escarre est aigu, par exemple aux talons, aux hanches, au coccyx. Il faut donc être très vigilant et surveiller ces zones.
• Ne pas perdre patience.
Les personnes ayant subi un AVC donnent parfois l’impression de faire preuve de mauvaise volonté, de refuser les consignes… Il y a un risque de s’agacer ou d’être offensé par certains comportements. C’est un risque qu’il faut connaître et combattre, en s’efforçant de réagir avec beaucoup de patience et de bienveillance, sans brusquer les personnes.